Bouctouche Conté de
Kent, Nouveau Brunswick Du 17 au 25 juin
Le froid, la pluie et le vent étaient au rendez-vous dans le détroit de Northumberland, et c'est probablement dans ces conditions intemporelles que Jacques Cartier et Samuel Champlain ont découvert ces territoires et cherché la Chine : point de radar, de navigation par satellite ou de sondeur.
Dans ces eaux souvent brumeuses les seuls "instruments" étaient soit un marin nanti d'une bonne oreille posté à l'avant du bateau et à l'affût du moindre ressac suspect (souvent trop tard !), soit un "boute" plombé à son extrémité (plomb de sonde) que l'on balance à l'eau pour en connaître la profondeur.
Le pont de l'île du Prince Edouard
Dans ce temps à ne pas mettre un hareng dehors, l'arrivée au fond de la baie de Bouctouche était un réel plaisir.
Ce soir là (prononcez lo) "l'accueil acadien" était notre coucher de soleil.
Des Amérindiens demeurant sur la pointe à Simon étaient les premiers habitants de Bouctouche et à l'origine de ce nom imagé, c'est à cet endroit que les familles LeBlanc, Bastarache, Breau et Girouard fondaient la paroisse de Bouctouche.
En arrivant ici chaque famille se bâtit un abri temporaire pour se protéger du climat et commence les premiers défrichements.
Le rivage avait déjà été habité par les Micmacs qui avaient coupé beaucoup de bois laissant quelques clairières propices à l'installation des cabanes que les hommes construisaient "pièce sur pièce" (rondins posés les uns sur les autres). Il y avait abondance de truites, de saumons, de bars et d'anguilles dans la rivière et la baie regorgeait d'huîtres, de palourdes et de conques (coques), le gibier et les "graines", bleuets et canneberges complétaient ce garde manger naturel… Le village est, par l'équilibre de ses extrêmes, un monde en soi. D'un petit mécanicien devenu le grand K.C. Irving, émule des Rockefeller ou des Rothschild, et d'une "sagouine" à genoux devant son seau, des défricheurs de terres et des aventuriers de la mer, des richesses de ses traditions et ses ambitions de progrès il a su tirer une synthèse sans rompre ce fragile état qu'est la vie.
je te redécouvre sur la dune
emmitouflé dans une laine d'Acadie.
Tu regardes cette mer-là
avec la conviction de ceux qui croient
à la dernière chance.
Dans ta main
le soleil couleur du cœur.
Sur ton épaule
le foin ambré dans lequel brûle la terre.
Réfléchi dans le bleu de tes yeux
le Monde ressemble
de plus en plus aux outardes.
Texte et
peinture de
Dyane Léger
"Dites-moi, Blaise, rien qu'à moi toute seule.
Dites-moi, je vous en prie.
Sommes-nous encore loin de la fin du monde ?"Née à Bouctouche, Antonine Maillet, auteur entre autre de "Pélagie la Charrette", "les Cordes de Bois" et "la Sagouine" a fait beaucoup pour son village et son Acadie en relevant les "genses" d'en bas et en transformant par la magie de ses mots les misères d'un peuple opprimé en plaisir d'être Acadien.
Cette belle vitalité s'exprime avec beaucoup de bonheur sur l'Île aux Puces dans un village sur pilotis inspiré des années 1950 : Le Pays de la Sagouine.
Marie-Rose notre guide "d'époque" nous a transportés dans un temps et des histoires du fond de l'Acadie.
Les comédiens, conteurs et musiciens y transfigurent la tragédie de la déportation et l'histoire d'Evangeline en un festival de rire, de chaudes larmes, de musique "poignante" et d'amour.
" … les multiples menteux, colporteux, bagueuleux, commères ou tapeux du pied ont fait la gloire et la joie d'un peuple qui n'a pas encore épuisé les réserves de son imaginaire et de son énergie ." (Antonine Maillet )
Des objets qui parlent, qui parlent, qui parlent, qui parlent.
Il est le gardien du vieux phare :
celui des traditions ?Au diable les bondieuseries !
Marie-Rose nous raconte …
Le diable offrit à quelques jeunes de Bouctouche un billot de bois volant pour aller vouère les filles sur l'île du Prince Edouard et, en citant le nom de Dieu, ils dénoncèrent leur pacte diabolique et l'aventure se termina par une chute brutale…
au pied de l'église évidemment !
Nos ancêtres n'ont pas abandonné notre culture,
Ils ont continué l'aventure .
Avec courage et détermination,
Ils ont supporté nos traditions.
Que tu sois Acadien ou Québécois,
On protège nos droits.
On aime notre communauté
Et personne ne va nous la voler
Alors laissez-nous en paix,
Car nous sommes Français !Monyse Robichaud, 10 ans
La déportation des Acadiens
Vu par un enfant de Bouctouche
Peinture de: Yvon GallantRentrer chez Isabelle et Pierre
c'est mettre tous ses sens en émoi :
la maison construite dans la simplicité acadienne des cabanes en bois brut d'autrefois, les tableaux des artistes invités et les paniers d'osier regorgeant de savons de toutes les couleurs pour la mémoire des yeux :
les huiles essentielles de plantes et de fleurs pour marquer à jamais le souvenir de l'odorat et les caresses d' un savon fait avec amour pour nous prendre par la peau et nous insuffler la volupté, l'hygiène et la santé.
Une famille de savons fait la sieste De cette alchimie séculaire
naîtra le savonArt Richard se nourrit de leur imagination et la leur rend en parole et musique.
Musique couleur, musique jouet et musique douceur, un monde sans violence pour une enfance rêveuse ...![]()
… quand je mange des nouilles
ça grouille et ça chatouille.
Mon cousin Marco, aime celles d'Alfredo
Ma petite chatte aime celles aux tomates.
(Refrain) …Du sud au nord du vieux pays puis maintenant à Bouctouche nous sommes en pleine floraison du lilas, chères fleurs.
Trois mois de son parfum et ce n'est peut-être pas fini ...!
Petite Bouctouche minouche il fait bon chez toi.
Alphy, la famille de Valérien, Guy, Sylvie et Suzanne, Art, Dyane, Rita, à chaque jour son personnage qui nous raconte et nous séduit.
Ici on parle "chiac" :
é tu d'par icitte ?
oh ça vient-y de la France avec c't affaire là (bateau) ?
As tu eu des grosses wind ?
Voulez vous une drive pour aller shopper ?
C'est alright.Ils sont fun les acadiens !
Et un grand merci à Guy et Susanne de la CEK pour la gentillesse de leur accueil et l'efficacité de leur organisation
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