Dalhousie Comté de Restigouche, Nouveau Brunswick
Du 10 au 17 juillet
Rochers Bon AmiLa "boucane" donnait aux rochers "Bon Ami" une allure de vaisseau fantôme : était-ce l'ombre du "Machault", le vaisseau amiral d'une flotte française dépêchée en 1760 vers la Nouvelle France pour libérer Québec d'une conquête anglaise fragilisée par l'hiver et le manque de ravitaillement ?
Musique de chambre et musique du monde
Au mois de juillet les notes virevoltent parfois pianissimo, parfois fortissimo dans le cœur de Dalhousie.
Le Festival de Musique de Chambre de la Baie des Chaleurs (FMCBC) est né, en 1997, du désir d'un groupe de citoyens du nord du Nouveau-Brunswick de se doter d'un festival d'été pour combler un réel besoin culturel de leur région.
Il vise à offrir, dans un premier temps, aux mélomanes de la région, à la population saisonnière, des concerts de musique de chambre de haute qualité artistique et de participer, ce faisant, à l'essor culturel de la région.
La direction générale et artistique en est passionnément assurée par sa fondatrice Lucille Ouellette, native de Dalhousie.
Tout au long de l'année (6 concerts) Claudette Thériault s'appuie sur le très beau programme des jeunesses musicales du Canada pour rassembler dans la tolérance et l'amitié les différentes communautés socioculturelles et linguistiques de Dalhousie autour de la musique de Liszt, Mozart, Bizet, G.Miller…
De la pitoune aux contes plein la bûche
Le moulin à papier de Dalhousie a un appétit d'ogre, pour produire son interminable rouleau de papier journal, il mange des montagnes de copeaux de bois.
Vetta LaPointe Faulds
Dés le début du 19ème siècle le travail du bois occupe une grande partie de la population du Restigouche : si le pouvoir était anglophone, les travailleurs étaient majoritairement acadiens.
Les jobbeux engageaient les "bûcheux" ou bûcherons, seigneurs de la forêt. Le hâleur tire le bois, le scaleur mesure (la pitoune était un bois coupé à 4 pieds) et le draveur conduit le bois flotté vers les moulins souvent implantés au bord de l'eau.
Dans son édition du 8 novembre 1911 l'Evangéline rapporte : MM. LePage et Simard sont à bâtir un moulin d'une valeur assez élevée contenant scie à bardeaux, scie à planche et madrier et un émouleur qui sera prêt à fonctionner dans le cours de la semaine. Ce moulin, situé à la portée de tous, sera d'un grand avantage tout en ajoutant de l'attraction et de l'industrie à la paroisse.La Bûche de Florian est un tabouret et une boite à mémoire : il y puise toute la tradition orale du fond des âges et de la forêt qui a hébergé, occupé et nourri plusieurs générations avant lui et bien d'autres à Balmoral.
Mes mains
Mes mains, depuis longtemps, devenues fragiles
Ont troqué hache pour un bout de crayon
Mes mains, depuis longtemps
N'ont plus l'odeur de gomme de sapin
Ni de la terre fraîchement labourée
Mes mains sont devenues blanches
Comme celles de celui que exploite
Pourtant, elles n'ont pas trempé
Dans le raffinement de l'artificielle élégance
Et elles se frappent encore durement la cuisse
Lorsqu'est poussée une joke cochonne
Mes mains parlent encore
Comme une Acadie qui bûche
Et qui laboure un clos en automne
Mes mains ont gardé la simplicité d'un pays
Qui se laisse bercer par les vagues.
Madeleine Leblanc Chiasson
Ma belle anglaise.
Abandonner ses plus grands principes d'intégrité
Parce que le besoin de serrer dans ses bras
Une belle Anglaise
Est plus puissant
Est beaucoup plus puissant
Est énormément beaucoup plus puissant
Que la totalité de mes certitudes.
La Bûche de Florian est un tabouret magique : pour les petits et les grands enfants elle le transforme en "Tiflo l'Conteux"
…pour chasser le terrible tyrannosaure les gars du village jouent les gros bras devant les filles éblouies par leur "courage"…
La cabane à sucre et les voleux
Aux premiers frémissements du printemps, les arbres s'ébrouent dans leur manteau encore blanc.
Tijean, sa famille et le matériel montent à la cabane à sucre ; les uns font du rangement, les autres du feu dans la fournaise car il gèlera cette nuit.
Demain, la journée sera longue et "l'eau" des érables coulera vers la cabane.
La cabane à Tijean
Un petit trou et l'eau s'en vient...
La récolte au quotidien
à la méthode ancienneOù les vaisseaux sanguins
drainent le précieux liquide
vers la cabane/cœur …
vers la fournaise chauffée à blanc ;
une température précise (219 ° Fahrenheit),
"avec la mesure rouge icitte tu mesures la densité du sirop", … beaucoup d'amour,
et Tijean fait son "meilleur sirop d'érable du monde"
La nuit d'étranges bébêtes à deux
pattes hantent les bois, un coup
de hache et s'il découvre l' érable
piqué, la bébête s'en va
le billot de 6 pieds sous le bras
ouére monsieur Rolls-Royce
qui pour une grosse poignée de dollars
le lui achètera
et en fera des tableaux de bord… piqués.
La scie
Scie l'homme avait écouté la vie
Au lieu d' écouter ses peurs
Il aurait bu la rivière
Respiré le vent
Ecouté les oiseaux
Chevauché les nuages
Et fait l'amour avec la terre[…]
l'homme prendrait la scie de ce poème
pour aller couper les arbres
parce que dans ses mains
il préfère la richesse illusoire
du papier vert au goût de mort
à la richesse des arbres
qui poussent au rythme de la vie.
Un bon "Vent d'Est" pour la création locale
Un local spacieux au parc Inch Arran, prêté gracieusement par la municipalité de Dalhousie, offre la possibilité pour tout créateur amateur (il y a "amour" dans amateur)...
aux 4 coins d'un monde citoyen, les créateurs de tout poil pour libérer leur expression trop souvent contenue.
Madeleine Leblanc-Chiasson
Voilà l'impulsion qu'attendent,
Jeanne Jessop
d'exposer et vendre ses œuvres à concurrence de 30000$ can. maximum par an et ce, sans statut ni taxe...
Derek Letourneau
Dans un pays comme la France, une radio c'est une évidence. En Acadie, une radio, c'est une résistance.
Nous les Acadiens et les Acadiennes sommes d'un pays où notre langue est l'enjeu de déchirements personnels et sociaux dramatiques.
Pendant de longues années, notre présence a été "tolérée" par l'Anglais, propriétaire du pays. Alors, quand en 1999, nous avons mis en ondes notre radio communautaire dans le nord de l'Acadie, nous avons publiquement pris la parole pour affirmer haut et fort que nous existons comme collectivité et que nous vibrons individuellement d'une âme humaine et d'une langue française qui est multiple dans ses accents.
L'établissement de notre radio communautaire fut un moment hautement symbolique et politique. C'est un peu comme si on levait le drapeau communiste au cœur de Wall Street.
Notre radio communautaire est une entreprise par nécessité. Dans la réalité, elle est surtout le miroir de ce que nous sommes comme peuple.
Ce n'est donc pas pour rien que chez nous, on dit "NOTRE radio."
F.L.
Lettre ouverte à Monsieur le Maire de Dalhousie, James Blanchard et son adjoint, Clément Tremblay :
Parti de Rochefort sous le soleil froid de novembre, il a tremblé devant les humeurs du golfe de Gascogne, s'est enivré d'un Fado langoureux à Lisbonne, vécu la ferveur du Ramadan à Safi, il a apprécié le souffle chaud et puissant de l'alizé, guetté la terre promise dans les brumes des Maritimes : sur les traces de Cartier, Champlain et de vos ancêtres, il a parcouru à la voile 4830 miles nautiques, 8957 km d'histoire : ce livre "symbole" vous est offert par Monsieur Jean Combes, afin de concrétiser le jumelage de votre bonne ville de Dalhousie et ses environs (Charlo, Balmoral…) avec la ville de St Jean d'Angély dont il est le maire. Nous souhaitons une longue vie d'amitiés et de projets fructueux pour les "jeunes jumelés".
François me fait remarquer que l'assimilation anglophone est en recul et qu' un regain de conscience acadienne se fait sentir :
" … Lorsque l'on nous fait une place à la très belle table de la francophonie, cela a pour effet de raffermir notre sentiment d'appartenance au fait français, à nos racines et notre identité. Les majorités francophones de par le monde, et là je pense surtout à la France et au Québec, peuvent tellement facilement contribuer en nous faisant une place dans la famille.
Bien sûr, nous ne sommes pas nombreux et certes pas tellement influents dans les affaires du monde mais, nous sommes uniques et nous sommes francophones.
Lorsque vous parlerez aux écoliers de chez vous, dites leur qu' il suffit de si peu de la part d'une majorité pour garder une minorité vivante."
Comment remercier cette dame qui vient chaque jour à pied nous apporter un petit présent et Claudette, Réal, Josée, Mr le Maire, Clément et Sandy, toute l'équipe du "Vent d'Est", Florian, sa famille et Emilien qui nous offre un bébé érable à sucre.
Au revoir chers Acadiens, nous sommes émus de vous quitter....
Prochaine escale, nous serons en Gaspésie.
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