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Belle-Île-en-Mer

Morbihan, France, juillet 2004 [Cartes]   

                                                                                                          



             port de Sauzon

 

Belle-Île et l'Acadie

Fatale pour les colonies françaises d'Amérique, la guerre de sept ans sera à l'origine de la rencontre  entre  Belle-Île et l'Acadie...


Sept ans de guerre.
Les hostilités commencèrent par une initiative assez malheureuse de la France d'autant plus mal venue qu'elle fut sans lendemain.
En mai 1757 l'amiral de Lala citadelle Galissonière et le maréchal de Richelieu s'emparèrent de l'île de Minorque dans l'archipel des Baléares que les Anglais possédaient depuis 1708. Cette victoire française ne plût pas du tout aux Anglais. L'année suivante, une flotte anglaise de plus de cent vingt navires attaquait la ville forteresse de Louisbourg qui, après un combat infernal, capitulait le 26 juillet. La chute de Louisbourg livrait aux Anglais le peu qu'il restait de l'Acadie, l'île Royale, I'île Saint-Jean et les îles de la Madeleine.
Le rêve d'une nouvelle Acadie avait définitivement vécu. Quelques mois plus tard, l'Angleterre décidait d'en finir avec la présence française en Amérique :  attaqué de toute part, Monsieur de La Giraudais sabordait ses vaisseaux et le 8 septembre Montréal capitulait. Le nom de "Nouvelle-France" disparaissait de la carte du monde. Mais tandis que la guerre se poursuivait le roi George III décidait de prendre l'île de Belle-Île, à quelques encablures de la côte française...le 7 avril 1761.

Au traité de Paris.
 
Les négociations se poursuivirent plus de vingt-quatre mois. Ce traité signé le 10 février 1763 fut l'un des plus importants pour l'avenir du monde. On sait qu'en Amérique la France cédait à l'Angleterre toutes ses possessions au Canada, y compris les îles du Cap-Breton et Saint-Jean, la France ne gardait que Saint-Pierre et Miquelon à condition que l'archipel ne soit pas fortifié.
En Europe la France rendait Minorque à l'Angleterre en échange de Belle-Île. Ainsi ce funeste traité de Paris rendait Belle-Île à la France. Le 9 mai 1763 le général Crawford, gouverneur anglais, remettait les clés de la citadelle au baron de Warren, le nouveau gouverneur français. Lorsque le duc de Choiseul fit savoir à tous les intendants de France que 3.500 Acadiens se trouvaient à la disposition de ceux qui pourraient les accueillir et leur offrir des terres, les propositions ne manquèrent pas
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Avec l'abbé Le Loutre.
Dès le mois de juin, trois chefs de famille acadiens, Joseph-Simon Granger, Honoré Leblanc, Joseph Trahan, tous trois originaires du Bassin des Mines, venaient à Belle-Île afin d'examiner les possibilités d'établissement. Mais bientôt ils allaient être aidés dans ces négociations par un éminent personnage qu'ils connaissaient déjà : l'abbé Le Loutre. Afin de réaliser ce projet extraordinaire dans la France de l'Ancien Régime, il fallait procéder à un arpentage complet des terres, des hameaux et des habitations de chaque commune. Ce travail n'avait jamais été entrepris en France d'une façon aussi systématique et aussi complète de sorte que Belle-Île, grâce aux Acadiens avec ces plans d'afféagements, bénéficie d'un document considérable : le premier cadastre réalisé en France.  

Extrait  de " Les Acadiens du Canada à Belle-Ile-en-Mer" de JM.Fonteneau


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Voyage dans le temps et dans l'espace 

M&B AucoinA l'initiative de Michel Aucoin et sous la direction de sa fille Brigitte, les enfants de l'école NDA de Chéticamp ( Nouvelle Ecosse) : Brittany Muise, Chrystal Camus, Keith Redding, Christa Dorey et Valérie Roach, ont participés à la création  de cette fresque, allégorie de faits historiques et de la déportation des acadiens.
La fresque


Après avoir traversé l'Atlantique à bord de notre voilier, elle a été remise à Maryvonne Le Gac entourée des fidèles de l'association belle-île-acadie  en présence du conseiller général, maire du Palais Yves Brien, de RFO et de journalistes locaux.
 
Un beau témoignage d'amitié venu de Chéticamp dans le cadre du 400ème anniversaire de la fondation de l'Acadie.  La fresque  est exposée à la citadelle Vauban  avant de prendre sa place à la maison de l'enfance.

Les enfants de Chéticamp espèrent bien prolonger cette communion d'un jour par des liens amicaux avec les écoliers de Belle-île.

 

Voilà enfin, mon cher marquis, tous les Acadiens arrivés !


La première famille Acadienne arriva de Saint-Malo le 24 septembre 1765...

Il s'agissait d'Armand Granger, de son épouse Marguerite Terriot et de leurs trois enfants tous natifs de la Rivière-aux-Canards, dans le Bassin des Mines. L'histoire ne dit pas comment ils furent accueillis et surtout, ce qu'on aimerait savoir, ce sont les sentiments qu'ils ressentirent en posant le pied sur cette île inconnue qui représentait vraiment la fin de leur long voyage commencé, dix ans auparavant, en 1755, à la Grand Prèe...
Le 2 novembre 1765, le baron écrit à son ami : "Voilà enfin, mon cher marquis, tous les Acadiens arrivés au nombre de 77 familles. Les derniers sont arrivés avant-hier sur deux bateaux plats, le premier qui est entré dans notre port coulait bas d'eaux et le second a pensé périr sur les roches sous la citadelle !  Je vous avoue que j'aurais été furieusement touché s'il était arrivé quelques accidents à ces honnêtes gens dont je regarde leur émigration dans l'île comme le plus grand bien qui pouvait arriver dans Belle-Ile, au service du Roi et pour les intérêts de la Province...

Extrait  de " Les Acadiens du Canada à Belle Île en Mer de JM.Fonteneau

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Elisabeth

Elle avait 3 ans lors du grand dérangement et, de ces jours noirs, subsistait en elle un malaise diffus ; des cris et quelques regards dont la gravité blesse l'inconscient.
Plus que la déportation ce seront bien les 10 années suivantes, 10 ans d'errances et d'humiliation qui marqueront son esprit et voleront son enfance.
Sautant sur le quai, elle s'imposait l'espoir d'une vie meilleur pour elle et les siens, avec l'énergie de ses 13 ans Elisabeth Thériot avait cette faculté de joindre le jeu à la réalité des adultes.

l'arrivée

La barge qui transportait les acadiens n'était pas "grand confort" ;  légèrement en retrait sur les quais de Belle Île, un groupe de locaux toisait les "étrangers" avec inquiétude, ce sentiment était à peine dissipé par le dernier sermon de monsieur le curé où il était question de brebis, de souffrances  et de charité chrétienne.


La seule condition à l'issue positive de cet espoir était le sourire que lui adressait un enfant  bellilois trop heureux d'avoir ouvert une porte sur les fruits de la différence.

Logées provisoirement aux entrepôts à grains au Palais, les familles choyées par "leur abbé" Le Loutre et bien aidées par le baron de Warren (commandant pour le roi à Belle-Île), s'activaient à la construction des maisons et à la préparation des terrains de cultures et d'élevages ; l'encouragement était de taille : par des contrats d'afféagements, la royauté leur léguait ces biens en pleine propriété !

stèle

aux champs

Simon et Françoise n'osaient pas trop y croire, "acadien" n'était plus synonyme de "malheur" et dans cette pérennité retrouvée, leur fille Elisabeth s'épanouissait dans la réappropriation de son enfance. Les jeunes étaient nombreux à Calastrène (Banghor) et en dehors de leur participation aux tâches familiales, ils bousculaient joyeusement la quiétude du villages de leurs cris et de leurs jeux.

On n'oubliait pas le passé chez les Thériot : le souvenir de Grand Pré, Rivière-aux-Canards, Beaubassin, Rivière St Jean était chaleureusement entretenu lors des longues veillées hivernales partagées avec des acadiens et quelques amis bellilois.
(à suivre)

 





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 Prés fleurisfleur

Robert et son épouse font partie des 36 exploitants encore en activité sur l'île ; l'atavisme ( acadien !), le grand air, la nature, plus simplement l'amour de ce métier font de lui ce personnage qui pratique encore ses utopies de jeunesse : ne jamais banaliser ses journées pour garder le plaisir de pratiquer le beau métier de paysan.

Chaque vache a son caractère propre, il est de ce fait évident de leur donner un nom et de bien les traiter.Robert

Les brebis ne sont pas à plaindre non plus ! La bergerie est ouverte sur les prés fleuris, rien que de la bonne herbe sauvage et un air océanique dénué de toute pollution. Pour mettre en valeur ces qualités exceptionnelles Robert Illiaquer développe l'appellation " Agneaux du large" et pour commercialiser la production avec ses collègues il en fixe les règles.
agneaux

Les agneaux doivent être nés à Belle-Île, passer 60 jours au pré minimum et ne manger que des produits de la ferme.

De quoi vous mettre l'eau à la bouche ! En cherchant bien vous en trouverez dans une boucherie du Palais et pour l'assaisonnement, allez voir les gars de "la maison de la nature" ; ils vous confieront quelques lieux secrets où trouver les plantes sauvages décidées à parfumer délicieusement ce gigot d'exception...





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Elisabeth   (suite)

   Premières moissons, premiers amours..
 

Le petit Jean avait grandi physiquement et socialement, à 26 ans il était propriétaire d'une gentille chaumière, d'une terre et de quelques animaux.
Il avait tout pour lui et son célibat agaçait papa et maman Landry, mais Jean avait son jardin secret ; 4 ans de travail acharné lui avait pris tout son temps et donné ses aises ; l'exploitation était enfin viable.

 la noceElisabeth était-elle déjà le bouquet de ce jardin ? Toujours est-il que tout le village était à leur noce ce dimanche de décembre 1774.
Intégration ou atavisme, les musiciens acadiens festoyaient à l'unisson avec les partitions bretonnes.  
A Grand Pré déjà, la proximité des Ecossais avait semé des accents celtes dans leur musique.
 
Musique de la vie, la longue partition Landry s'enrichit de 8 petits acadiens de Belle-Ile. 
En 1841, Elisabeth Terriot s'éteint emportant avec elle une partie de la mémoire de l'Acadie du temps des pionniers. 

 




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Musique de la vie

feznoz On y danse... 


Guitare, harmonica, accordéon diatonique, violon, biniou-kozh et autres bombardes : de Locmaria à Sauson, Noz-Gwenn réveille les accents bretons tout au long de l'année.noz

 

Guy, Alexandre, Olivier et Aurélien animent des Feztnoz, moments de danse-convivialité très prisés des Bellilois.

 Dansez sur un extrait de "Metig" une gavotte chantée en breton.

   son mp3 son real  


 

                 Et on y chante...


"Pour chanter il faut 2 ingrédients, une bande de copains et l'amour du chant ! nous dit Claude Van Waerbeke, avec ces dispositions une chorale est une thérapie où l'on apprend à donner et à recevoir.

C'est surtout un grand plaisir de chanter ensemble et de partager ce plaisir avec le public"

chorale

Sa compagne Claude Goapper a fondé la chorale "Crescendo" en 1991 avec 6 amis passionnés de chant, ils sont aujourd'hui entre 35 et 40 choristes.

Entre autres représentations, Crescendo a fait une tournée chaleureuse chez les cousins acadiens de Nouvelle Ecosse.

La mer, musique  et poésie, amour et liberté...

Cliquez pour écouter     son mp3son real


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Tirez les rideaux

Fils de lumière sous les caresses du soleil, cocons de plaisir entre nous et la pluie battante, trois petites gouttes, trois petites perles, sous les doigts de Maryvonne le crochet dessine des arabesques et crée des filtres d'amour pour les fenêtres de Belle-Île-en-Mer...


                     rideaux                                      maryvonne




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                 Des formes qui vous coulent librement du cœur


L'œuvre aussi infime soit-elle
Sait contenir du mystère, de la poésie
Parcelles intimes de l'âme de l'îsle     

                                          Toma
Toma
Professeur d'art plastique au collège du Palais, Jean-Pierre Toma s'exprime avec passion sur des petits carrés de bois en technique mixte.
               coup de tabac 


-Peut-être faut-il  chercher  dans ses oeuvres la clef de la violence et du plaisir, les  émotions exaltent la toile  désormais autonome, des colères de bleu/gris se propulsent en laminaires dans l'espace tandis qu'un trait espiègle libère la respiration et d'un soleil tâché se répandent des lumières où l'on n'en voyait pas.
-Peut-être aussi faut-il laisser le mystère...






 

"Oui, je suis de plus en plus convaincu qu'il ne s'agit pas de formes nouvelles, mais simplement de ce qui vous coule librement du cœur sans penser à une forme ou à une autre "

"La mouette" acte 4  Tchekhov

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La note de Lolote

Faire 9000 milles (17000 km) pour venir à Belle-Ile alors qu'elle est là à portée de vue de Quiberon relève sans doute de la folie, folie initiatique ! Oui nous avons rencontré Eole, Poséidon et les Sirènes, mais douces étaient les épreuves. C'est dans la chaleureuse intimité des francophones d'Amérique que nous avons vécu " l'Odyssée" et Pénélope... je veux dire Belle-Ile en était l'ultime et délicieuse épreuve, foi de Zeus !




Une arrivée de toutes les couleurs : couleur de charme pour nos hôtes, merci à Hervé, Maryvonne, Claude, Danielle, Pierre-Pol... couleurs nature et embuscades florales pour les ballades en vélo. Merci pour tout.



On reviendra c'est sûr !

 

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Merci de nous avoir suivit dans cette "Odyssée" de la francophonie en Amérique, ce reportage marque la fin d'Acadiaventure. Le site www.acadiaventure.org reste à votre disposition pour la multitude d'informations qu'il contient et c'est avec plaisir que nous essayerons de vous répondre à d'autres questions concernant cette Acadie et ce Québec vu par l'autre bout de la lorgnette...

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A bientôt pour de nouvelles aventures ?
Gérard et Françoise

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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